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La XXVème heure
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18 septembre 2016

2016: une rentrée made in USA

Le vieux Saltimbanque, Jim Harrisson

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"Souvent nous demeurons parfaitement inertes face aux mystères de notre existence, pourquoi nous sommes là où nous sommes, et face à la nature précise du voyage qui nous a amenés jusqu'au présent". Voici qui résume assez bien la volonté de Jim Harrison de poursuivre ses mémoires sous forme de "novella".  Ce livre, le dernier d'une légende, publié aux States un mois avant sa mort en mars 2016, conte, à la troisème personne, les souvenirs de Big Jim. La forme d'une nouvelle donc pour échapper à l'illusion de la réalité propre à l'autobiographie. Le géant des lettres américaines y explore ses souvenirs d'enfance, ses mariages, ses amours et ses amitiés. Il lève le voile sur ses pulsions sexuelles et autres plaisirs aussi rapides qu'artificiels. Par la voix d'un écrivain dont la plume s'est asséchée, il revient sur les épisodes forts de son existence peu banale. Véritable testament littéraire d'une homme aux portes du Styx, « Le vieux saltimbanque », révèle une grande liberté, aussi tendre que provocateur, certainement en marge des conventions… Magnifique !

Le poison, Charles Jackson

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Le temps d'un week-end d'euphorie et de cauchemar, la descente aux enfers de Don Birnam, un écrivain raté dévoré par l'alcoolisme. Chef-d'oeuvre de lucidité et de poésie, Le Poison est un morceau d'anthologie à redécouvrir au plus vite. Réédité chez Belfond en Roman Vintage, Le poison n'est pas un livre simple ni une partie de plaisir. D'une lecture exigeante, il se révèle néanmoins hypnothique entraînant le lecteur dans les tréfonds de l'âme humaine, là où se logent nos plus douloureuses faiblesses. Un roman-culte ! 

Derniers feux sur Sunset, Stewart O'Nan

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Portrait subtil, intelligent, d'une icône en plein déclin... Nous sommes en 1937 et Fitzgerald devient scénariste pour la Metro Goldwyn Mayer. C’est l’Âge d’Or d’Hollywood, du jazz et des parties mémorables. Ses collègues se nomment Dorothy Parker, Humphrey Bogart, Ernest Hemingway, Greta Garbo. Or, loin de sa chère Zelda, internée, et de sa fille Scottie, l'homme est perdu. Il tente de préserver sa vie de famille, mais tombe amoureux de la journaliste Sheilah Graham. O'Nan conte avec brillance les trois dernières années d'une vie où FSF mène une lutte acharnée contre ses démons: l’alcool, la dépression, et le peu d’estime qu’il a pour lui-même. Oui, Hollywood sera pour lui « l’envers du Paradis », un lieu de souffrance et peut-être d’expiation. O'Nan touche au plus près le vrai visage de Fitzgerald : celui d’un homme brisé par la vie, tandis que la fête bat son plein. Poignant, émouvant, puissant et raffiné "Derniers feux sur Sunset" est une totale réussite.

New York, Esquisses Nocturnes, Molly Prentiss

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On pouvait craindre le pire et pourtant c'est une superbe découverte que ce premier roman de Molly Prentiss. New-York est à la mode et Molly Prentiss y plante son histoire. Le NYC des années 80, au coeur de la scènes artistique. Elle explore la cité, peuplée des silhouettes de Jean-Michel Basquiat et Keith Haring. A l'époque, à Manhattan, la crasse était glamour, les enseignes de sex-shops avaient pignon sur rue et les squats d’artistes n’avaient pas encore été remplacés par les commerces de luxe. Lucy, veut devenir une égérie. Elle débarque d’un bled paumé. La ville l’éblouit, l’étourdit, lui fait peur. A ses côtés, Raul (le peintre) et James (le critique) croiseront leurs destins autour d’une toile intitulée « Le Rêve américain ». Un portrait de Lucy, peint par l'un et acheté par l'autre. Car James n’est pas un critique comme les autres. Il est atteint de synesthésie : quand il regarde une toile, il sent simultanément une odeur, il entend une musique. Dans le monde de l’art, chacun de ses articles est un événement. Aussi quand on apprend qu’il a acheté une toile d’un jeune argentin inconnu, la cote de Raul s’envole. C’est à ce moment que la vie choisi de frapper les deux hommes. L’amour, l'art et ses valeurs, la sensualité, les branchouilles friqués ou underground... autant de thèmes qui traversent ces Esquisses nocturnes. En filigrane: l'Amérique et ses rêves fracassés ou comment survivre à la perte de l’innocence ?

Nuit mère, Kurt Vonnegut Jr

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Très belle réédition d'un classique US. Un roman puissant, dérangeant, qui pose la question de l'identité et de la vérité. Je suis américain de naissance, nazi de réputation et apatride par inclination.” Ainsi s’ouvrent les confessions de Howard W. Campbell Jr. qui attend d’être jugé pour crimes de guerre dans une cellule de Jérusalem. Ce dramaturge exilé en Allemagne est connu pour avoir été le propagandiste de radio le plus zélé du régime nazi. Mais il clame aujourd’hui son innocence et prétend n’avoir été qu’un agent infiltré au service des Alliés. Il lui reste désormais peu de temps pour se disculper et sauver sa peau. D'une plume grinçante, Vonnegut Jr règle ses comptes avec l'Amérique et délivre une satire au vitriol de l'Oncle Sam. 

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La XXVème heure
  • La lecture n'est pas une confusion entre fiction et réalité, une humiliation du réel. Lire n'est pas une activité séparée en concurrence avec la vie. Au contraire! Elle donne forme, saveur, style et même élégance à l'existence...
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