Le puits, Ivan Repila
Un roman court. Très court. Singulier. Parabolique. Puissant. Très puissant !
L’histoire ? Celle curieuse de deux frères, le grand et le petit. Ils sont prisonniers au fonds d’un puit, dans la terre, au milieu d’une forêt. Ils tentent de s’échapper mais sans succès. L’obstacle est infranchissable et l’issue semble irrémédiable. On croise les loups, la soif, les pluies torrentielles… A leurs côtés, un sac de victuailles, donné par la mère mais avec l’interdiction d’y toucher. Comment s'en sortir ? Une plongée dans l’enfer de leur quotidien. Une analyse sauvage du comportement humain.
Dès les premières pages le lecteur se voit happé par le roman, par les deux personnages, par une violence inouïe: le quotidien infâme, la lutte... En filigrane, la solitude et son emprise. La mort et l’espoir de la vaincre !
Fable cruelle, roman d’apprentissage, « Le puits » peut aussi se lire comme une métaphore de la société actuelle. La singularité relève de l’universel et s’inscrit dans l’esprit d’un Steinbeck. Un récit sur l'amour fraternel, la survie et la vengeance. Cent pages denses, condensées, soutenues par une plume au scalpel, à l'os, laissant au point final un lecteur asphyxié, éreinté, épuisé... mais riche d'une force nouvelle.