Le retour du capitaine Emmett, Elizabeth Speller
Comment, après avoir connu les affres de l’enfer de 14, reprendre goût à la vie? Comment retrouver la confiance ou l’amour après tant de meurtrissures? Voilà quelques-unes des questions qui traversent le génial premier roman d'Elizabeth Speller, "Le retour du capitaine Emmet", chez Belfond. Un roman "So british", un suspense "made in England", intelligent, fin, parfaitement construit. L'auteure convoque le lecteur dans les dédales d'un labirynthe où sa plume élégante et précise sert de fil d'Ariane.
L'histoire? Nous sommes en 1921. La Grande Guerre n'a pas encore effacé son lot d’horreurs, de drames, de familles brisées. Laurence Bartram, ancien officier britannique, reçoit une lettre de Mary, la sœur du Capitaine John Emmett, son ami d’enfance. Elle lui apprend le suicide de John, semble-t-il très perturbé par les souvenirs de cette guerre impitoyable. Pourtant sa mort demeure entourée de mystères et de questions non élucidées... Pour répondre à la demande de Mary (amour secret de jeunesse), Laurence Bartram commence à enquêter, secondé par Charles, sorte de dandy excentrique et sulfureux…
Un fossé vertigineux s’ouvre alors sous leurs pieds. Le passé de John Emmett regorge de secrets, parfois peu glorieux pour la victorieuse armée britannique. Les zones d'ombre ne manquent pas : qui sont ces trois inconnus inscrits sur le testament de John ? Qui est cette sublime rousse aperçue maintes fois à ses côtés ? Quel lien existait entre John et ce jeune soldat poète exécuté pour trahison ? Et quelle est cette malédiction qui emporte un à un les anciens camarades d'Emmett dans la tombe ?
Véritable saga pleine de rebondissements et d'inattendu, « Le Retour du capitaine John Emmett » se révèle une roman bouleversant d’humanité et de sensibilité. On y découvre les coulisses d'une époque où les tentations s'entrechoquent, où les vérités ne sont pas toujours celles souhaitées... L'auteure s'amuse à semer confusion et fausses pistes, à conjuguer les émotions et les tensions dans ce véritable "page turner" .
Un livre qu'on ne lâche qu'à la denière ligne, essouflé. Bref, un régal!