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La XXVème heure
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12 novembre 2013

Un bonheur parfait, James Salter

 

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Ecrivain, peu reconnu sur ses terres d'Outre-Atlantique, James Salter n'en demeure pas moins l'un des grands de la littérature made in USA. Découvert en traduction française il y a peu grâce à un sublime recueil de nouvelles "American Express", voici son chef-d'oeuvre "Un bonheur parfait"! Un récit qui vous enveloppe d'une bouffée de nostalgie et vous entraîne dans le sillage d'un couple modèle, Nedra et Viri. James Salter est un amoureux du détail. Précises, mais jamais fastidieuses, ses descriptions nous invitent dans son univers, nous imprègnent de son atmosphère.

L'histoire? Celle d'un couple en apparence parfait. Dehors, les feuilles commencent à tomber; à l'intérieur, un thé fumant est servi tout près de la cheminée où crépite un bon feu. Nedra, une femme gaie et élégante, s'affaire dans la cuisine. Elle y mitonne un dîner sophistiqué en robe du soir, alors que Viri invente des histoires pour ses deux fillettes tout en sirotant un cocktail. Trop jeunes, trop beaux. C'est l'image d'un bonheur parfait, une photo du rêve américain. Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils ne manquent de rien, pourtant le ver est déjà dans le fruit. Pour pimenter cette existence trop tranquille, pour tromper l'ennui qui les guette, pour déjouer cette routine qui assassine tant de couples, Viri prend une maîtresse, Nedra un amant. Un butinage dangereux dont ils ne ressortiront pas indemnes... 

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James Salter déteste le pathos, les grandes envolées lyriques. Pas besoin de tournures sophistiquées, de mots rares pour exprimer la lente déliquescence de cette famille, l'inéluctable glissade vers la vieillesse qui réduit à néant les espoirs entretenus des années plus tôt. 

Tout émeut dans ces pages: les personnages, leurs attitudes, leur grâce, leurs fêlures… On aime sa légèreté, sa profondeur, sa tristesse, sa sensualité, son raffinement… On ignore comment James Salter a réussi ce tour de force, de distiller ses propres souvenirs, ses fantasmes, ses failles, les objets de la vie quotidienne, l’enfance des enfants, les repas, la fatigue, le sexe, l’amitié, le temps qui passe et toutes nos minuscules débâcles en un pur concentré d’élégance.

Dans ce somptueux roman écrit en 1957, les sentiments prennent les couleurs de l'automne, l'enthousiasme se fane peu à peu, les souvenirs deviennent plus vivaces que l'instant présent... et l'auteur, lui, atteint simplement la perfection. 

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Commentaires
D
Un auteur que j'ai noté il y a quelques semaines suite à un article dans "le monde des livres"
La XXVème heure
  • La lecture n'est pas une confusion entre fiction et réalité, une humiliation du réel. Lire n'est pas une activité séparée en concurrence avec la vie. Au contraire! Elle donne forme, saveur, style et même élégance à l'existence...
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