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La XXVème heure
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8 août 2013

La garde blanche, Mikhaïl Boulgakov

boulgakov

Après "La vie tranchée" de Bénédicte des Mazery," La peur" de Gabriel Chevallier, "14" de Jean Echenoz... poursuite de mon exploration de cette époque mais, cette fois, vue de l'Est. Avec "La Garde Blanche" de Boulgakov, voici une plongée dans la guerre civile russe... Fabuleux!

"Grande – grande et terrible – fut cette année-là, mil neuf cent dix-huitième depuis la naissance du Christ, et seconde depuis le début de la Révolution",... 

Kiev, décembre 1918. Sur fond de guerre civile russe, Boulgakov raconte la fin de l'Ukraine tsariste à travers la destinée de la famille Tourbine, inspirée de sa propre famille. La ville est occupée par les Allemands et le gouvernement de l'hetman Pavlo Skoropadsky. La mort sévit partout, mais chez les Tourbine, autour de la table familiale, ou éclatent la blancheur de la nappe et le chatoiement de la porcelaine, rescapés des combats, le temps est suspendu. Les frères Tourbine et leurs amis de collège savourent le plaisir de se revoir. Le 14 décembre, lorsque les troupes ukrainiennes, dirigées par Simon Petlioura, déferlent sur Kiev, tous les hommes de la famille rejoignent la "Garde blanche" organisée par le général Dénikine pour arrêter l'avance des bolcheviques. Ces événements, et plus particulièrement la prise de la ville par les troupes de Petlioura constituent la toile de fond de ce roman. Chroniqueur de la guerre civile russe, Boulgakov mêle habilement deux temporalités, celle de l'histoire et celle des Tourbine.

boulgakov1Boulgakov se révèle un conteur hors pair. Le style est singulier, parsemé d'onomatopées, truffé de flash-bak et de rewind. Il n'hésite pas non plus à pénétrer les rêves de ses personnages jouant ainsi de la structure du récit. De phrase en phrase, de paragraphe en paragraphe, de page en page, de chapitre en chapitre, Boulgakov dévoile avec pudeur sont sens de l'humanité, son amour pour son pays et ses compatriotes, qu'il nous transmet dans ce récit onirique. 

L'oeuvre de Boulgakov est un chant né du silence. Parce qu'il n'a pas voulu insérer sa voix dans le chœur dirigé par les maîtres du Kremlin, Boulgakov fut condamné à écrire pour son tiroir. À sa mort, en 1940, on ne voyait en lui que l'auteur d'une pièce de théâtre, mais déjà les conditions étaient réunies pour que naisse un mythe : peu à peu sortirent de l'ombre des ouvrages dont la somme constitue le plus assourdissant démenti à toutes les formes de pessimisme. À mesure qu'elle était révélée, l'œuvre de Boulgakov - instrument de la libération intérieure d'un écrivain isolé, muselé, persécuté - apparaissait comme un acte de foi dans les plus hautes valeurs humaines.

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Commentaires
D
pas encore lu cet auteur et ce texte semble très intéressant
La XXVème heure
  • La lecture n'est pas une confusion entre fiction et réalité, une humiliation du réel. Lire n'est pas une activité séparée en concurrence avec la vie. Au contraire! Elle donne forme, saveur, style et même élégance à l'existence...
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