Rentrée Littéraire: surprises victoriennes
La rentrée littéraire offre également à certains éditeurs l'occasion de sortir du néant de petites merveilles oubliées. Ainsi, soulignons l'initiative d'Archipoche de publier deux romans anglais, deux chefs-d'oeuvres trop méconnus...
Paru en 1860, le premier roman de Mary ELizabeth Brandon connut un succès fulgurant. Considérée aujourd'hui comme la pionnière du suspense made in England, elle excelle dans l'art de l'intrigue et du rebondissement. Stevenson et Henry James lui vouaient d'ailleurs une véritable admiration et Thackeray, à la lecture de ses romans, s'exclama :" Si j'étais capable d'inventer de telles intrigues, je serais le plus grand écrivain anglais!"
La trace du serpent, trouve son origine dans la vengeance; celle du jeune Richard Marwood qui, injustement accusé du meurtre de son oncle, se voit condamné à un enfermement à vie dans l'asile d'aliénés du comté. Au bout de huit ans, il s'échappe et part à la recherche des vrais coupables. Son chemin croisera celui de Jabez North, orphelin et manipulateur voué au crime, que rien ne semble pouvoir arrêter ; Valerie de Cevennes, une riche héritière tombé dans son piège diabolique ; et Mr Peters, un détective muet qui traduit ses brillants raisonnements dans le langage des signes...
Intrigues familiales, morts suspectes, vengeance et injustice, meurtres sordides, intrigue machiavélique font de ce roman victorien une petite merveille! Nuit blanche assurée...
Dans la foulée, un roman d'Anne Brontë (oui, la soeur d'Emily), La dame du manoir de
Wildfell Hall. L'histoire de Mrs Helen Graham, la nouvelle locataire du manoir de Wildfell. Qui est cette mystérieuse artiste, qui se dit veuve et vit seule avec son jeune fils ? Quel lourd secret cache-t-elle?
Sa venue bouleversera la vie de Gilbert Markham, jeune cultivateur, qui tombera sous ses charmes. Une femme qui alimentera les rumeurs des villageois et provoquera la fureur de la famille Markham opposée à l'union de leur fils avec cette intriguante. Au point que Gilbert lui-même doutera de son aimée... Quel drame s'obstine-t-elle à lui cacher ? Et pourquoi son voisin, Frederick Lawrence, veille-t-il si jalousement sur elle ? Autant d'éléments qui s'entrelacent dans un roman intense qui, dès sa publication en 1848, fut considéré comme l'un des premiers roman féministes.
La Dame du manoir de Wildfell analyse la place des femmes dans la société victorienne et tisse de nombreux liens avec Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë s'inspirant de la descente aux enfers, de l'alcoolisme et de la débauche de leur frère Branwell, mort entre leurs bras.
Indispensable à tout amateur de littérature d'outre-manche.