Baptiste, Vincent Borel
Fils de meunier, Giambattista ne veut pas passer sa vie à travailler au moulin familial : Florence, au XVIIe siècle, est bien trop riche de plaisirs et de fastes. Lors d'une beuverie dans les jardins du palais, il saisit un violon et entame une gigue endiablée. Possédé par la musique, celui qui prendra pour nom Jean-Baptiste de Lully vient de s'ouvrir un chemin d'or et de gloire jusqu'à la cour de France...
Avec ce plongeon baptismal dans la tête de Giambattista Lulli, mieux connu sous le nom de Jean-Baptiste Lully, dit Baptiste, c'est plus qu'une simple autobiographie romancée que Vincent Borel nous donne à lire, c'est un voyage au coeur de l'intimité du "roi du violon", là où aucun historien, si spécialiste de la musique classique fût-il, n'était jusqu'ici allé.
De sa Florence natale, Baptiste fut amené à Paris pour être le professeur d'italien
de la Grande Mademoiselle (Anne Marie Louise d'Orléans, fille de Marie de Bourbon et petite-fille d'Henri IV). Violoniste possédé depuis l'enfance par la musique joyeuse, dansante et amoureuse qui le rendit célèbre, et qui lui ressemblait par son extravagance, sa fantaisie et ses notes très libertines, Baptiste rêvait d'une vie de plaisirs et de célébrité.
Impétueux et libre, clamant haut son homosexualité et son amour sans limites pour Couperin, il parvint finalement (et non sans mal) à la gloire, la cour et le roi ne pouvant nier son talent solaire.
Vincent Borel livre un roman fin, intelligent, aux accents baroques, plein de verve, servit par un style d'une belle ampleur où le mot rare et la tournure précieuse soutiennent habilement le tableau d'époque.
Vincent Borel restitue l'extraordinaire aventure d'un homme orgueilleux, âpre au gain et jouisseur... qui n'en fut pas moins un artiste de génie, inventeur de la comédie-ballet et de la tragédie lyrique à la française.
Baptiste ravit, instruit, divertit... Un régal!