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La XXVème heure
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19 octobre 2014

Manhattan Transfer, John Dos Passos

dospassos

"Le crépuscule de plomb pèse sur les membres secs d’un vieillard qui se dirige vers Broadway. Quand il contourne l’étalage de Nedick, au coin de la rue, quelque chose se déclenche dans ses yeux. Poupée brisée parmi les rangées de poupées vernies, articulées, il se traîne, la tête basse, jusque dans la fournaise palpitante, jusque dans l’incandescence des chapelets de lettres lumineuses.‘Je me rappelle quand tout cela était que des prairies, gronda-t-il à un petit garçon."

C’est avec ce récit labyrinthique, dans lequel se mêlent de multiples histoires, que Dos Passos rencontra un succès mondial, salué par Jean Paul Sartre comme «le plus grand écrivain de notre temps ».  Auteur de la Lost Generation, aux côtés d'Hemingway, Fitzgerald ou encore Steinbeck, Dos Passos conte dans Manhattan Transfer, le destin de quelques vingt personnages. Chacun cherche sa place au soleil, un morceau de gloire ou de pain, une raison de vivre. Ils se percutent, se rencontrent, se séparent... De classes sociales différentes, tous sont obnubilés par la volonté de réussir, d'arriver, de faire leur trou. On y croise Ellen Tatcher, artiste de théâtre, femme libre, indépendante, fatale. Gus Mc Neil, livreur, qui s'acoquenira avec l'avocat Georges Baldwin. Et leurs destins en seront bouleversés. Il y a Emile et Congo, deux marins français qui trouveront Marco, un anarchiste italien, sur leur route. L'un deviendra millionaire, l'autre se perdra dans l'anonymat, le troisièmese dispraraîtra dans la contrebande et la prohibition. Enfin, il y a la famille Herf qui revient sur les traces du passé... 

Voilà un roman choral éblouissant. Eblouissant, par le style! Dos passos ne respecte aucune strucutre. C'est l'envie qui le guide, le mouvement perpétuel de l'écriture. Et pour mettre en scène ces fragments de vies, il ne pouvait choisir qu’une seule ville, celle qui se définit justement par son mouvement incessant et son rythme frénétique : New York! Cette cité debout qui incarne tous les rêves du possible. Rêves contre lesquels se fracasseront les personnages perdant la maîtrise de leurs destins, aspirés, dévorés par cette cité contre laquelle l'homme, même vorace, ne peut rien! Un grand, un  très grand régal. Un chef d'oeuvre !

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Commentaires
D
Il y a bien longtemps que je me suis promis de lire ce livre.
La XXVème heure
  • La lecture n'est pas une confusion entre fiction et réalité, une humiliation du réel. Lire n'est pas une activité séparée en concurrence avec la vie. Au contraire! Elle donne forme, saveur, style et même élégance à l'existence...
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