La passante du Sans-Souci, Joseph Kessel
Un pur chef-d'oeuvre!
Montmartre au petit jour. Chaque matin, l'auteur, attablé au Sans-Souci, voit passer une femme dans la rue. Elsa Wiener, il l'apprendra bientôt, a fui l'Allemagne. Son mari Michel y est resté, enfermé dans un camp. Elle chante dans les boîtes de nuit. Elle vit seule avec un enfant juif, Max, que les nazis ont rendu infirme. On suit avec fascination la lente chute d'Elsa, sa déchéance, au nom d'un amour qui n'existe peut-être pas. Elsa sera broyée par l'Histoire. Michel et Max se révèlent émouvants, touchants, en particulier Max, qui malgré sa jeunesse comprend parfaitement les motivations d'Elsa dans sa quête éperdue et son sacrifice. Avec le portrait de cette passante des aubes transies de Pigalle, Kessel semble dire adieu au Paris des années folles.
Un roman sur les camps de concentration vus de l’extérieur, sans voyeurisme malsain. Un exposé de la complexité de l’âme et des sentiments humains. En filigrane, l’histoire d’un amour platonique, de l'amitié, de l'enfance brisée. Passionant, puissant... Bref, un régal!