Clair de femme, Romain Gary
"Lorsqu'on a aimé une femme de tous ses yeux, de tous ses matins, de toutes les forêts, champs, sources et oiseaux, on sait qu'on ne l'a pas encore aimée assez et que le monde n'est qu'un commencement de tout ce qui vous reste à faire".
Clac! Ca a fait clac... Et s'en est une de claque qui, en 170 pages, a chamboulé mon âme. Que le terme de chef-d'oeuvre se veut aujourd'hui galvaudé. Mais là, rarement il n'a été mieux approprié. Ce "Clair de femme" est un chef-d'oeuvre!
L'histoire? Celle de Michel et Lydia. Celle d'un hasard ou d'un rendez-vous. Celle d'un amour fou qui se meurt. Celle d'une quête. Celle d'une prière... La femme de Michel va mourir d’une longue maladie. Sortant d’un taxi, il bouscule Lydia, elle aussi blessée par la vie. Elle a perdu sa fille dans un accident de voiture et son mari qui était au volant n’est plus que l’ombre de lui-même. Au cours d’une nuit, ils vont apprendre à se connaître « le temps d’une révolte, d'une échappée, d'une tentavie de survie».
De sa plume ténue, limpide, Romain Gary explore avec une incroyable délicatesse, une bouleversante justesse, l'âme amoureuse. Un roman absolu sur l'amour, le couple, la culpabilité, le don de soi, l'espérance, le désespoir, la douleur, la résilience, la peur, la solitude... En filigrane, la patrie du couple, le masculin, le féminin, l'amour sublimé au-delà de la mort... Roman absolu, donc, qui résonne comme un chant, une "odyssée". Bref, un régal!