La première chose qu'on regarde, Grégoire Delacourt
Nous voilà face à un bien étrange objet, le nouveau Grégoire Delacourt "La première chose qu'on regarde". Un bien étrange objet car, à l'instar d'un Flaubert, on a, lors d'une première lecture, l'impression que l'auteur a voulu écrire un livre sur rien.
Or, du rien surgit tout un monde, enfoui, larvé, peuplé de non-dits. En suivant les élans, les désirs, les murmures d'Arthur et Jeanine, Delacourt dévoile, en phrases simples et concises, les parcours de deux vies. Deux êtres, qui se sont cognés à l'existence, qui portent de lourds chagrins muets et pour qui les grands bonheurs se logent dans les petits plaisirs.
On retrouve le savoir faire de l'auteur: le sens de la formule, cette forme d'humour par laquelle il inocule de la légèreté dans la profondeur, les références à notre temps... Et Grégoire Delacourt de souligner que les petits détails sont le feuillage des grands événements.
Bref, un vrai moment de plaisir. Surtout, le livre contient un secret: si vous y entrez, vous ne pourrez le lâcher!