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La XXVème heure
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3 janvier 2013

Les puissances des ténèbres, Anthony Burgess

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Nous sommes au début des années 80 et l'Angleterre crie au génie! Anthony Burgess vient de publier son troisième roman "Les puissance des Ténèbres". Déjà considéré comme un écrivain sulfureux suite à "Orange Mécanique", il confirme, avec ce nouveau pavé, sa réputation et devient tant un écrivain culte que le père d'une nouvelle génération d'auteurs...

L'histoire? Tommey, 81 ans, écrivain homosexuel vivant à Malte, reçoit la visite d'un archevêque venu lui demander de témoigner dans le cadre du procès en béatification de Carlo, son beau-frère et alter ego. C'est l'occasion pour Tommey de s'interroger sur la foi et le péché en replongeant par écrit sur son parcours et celui de Carlo, catholique révolutionnaire qui souhaite réformer l'Église. 
Avec en toile de fond le portrait noir et violent du XXe siècle depuis la Grande Guerre jusqu'aux années 1970, le récit autobiographique de Tommey est une réflexion torturée, excessive et souvent drôle sur les ténèbres qui l'ont entouré sa vie entière : la sexualité, les compromis, l'alcool, les questionnements futiles, la peur de vieillir, la fuite de soi. 

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Tout le XXe siècle passe dans ces "Puissances des ténèbres", emportant le lecteur dans sa chevauchée fantastique. Le génie de Burgess est d'avoir concentré l'écho du gigantesque fracas en deux personnages : un écrivain curieux et voyageur et un prêtre qui, devenu son parent par alliance, finira pape. Truculent, la tête dans le ciel, l'homme de foi mène sans répit la bataille contre le Malin. «Sacrée bataille», dit-il, mais sans douter un instant de la victoire finale du bien. A-t-il raison ? A-t-il tort ? Autour de lui, le monde étend ses ravages. L'odeur de Buchenwald imprègne encore l'air. Un fou de Dieu, enfant miraculé, provoque un carnage au nom de l'Amour, car le Malin peut aussi prendre la forme de l'Archange.

"Les Puissances des ténèbres" pousse très loin la réflexion sur le Bien et le Mal, sur les différentes formes de mysticisme. Burgess témoigne d'un temps où la littérature pouvait être colossale, sublime, effarante... servie par une plume ciselée qui entrelace cynisme et drôlerie, courage et veulerie, anticonformisme et exigence!

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Commentaires
D
je connais Orange Mécanique car fan de Kubrick mais je n'ai pas lu Burgess et ce livre a l'air intéressant
La XXVème heure
  • La lecture n'est pas une confusion entre fiction et réalité, une humiliation du réel. Lire n'est pas une activité séparée en concurrence avec la vie. Au contraire! Elle donne forme, saveur, style et même élégance à l'existence...
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