Sur les rives de l'Hudson, La splendeur des Lansing, Edith Wharton
Extrait
"Il y était enfin: la mer, la nuit, un vent de mars qui emportait des masses de nuages noirs sous les étoiles et projetait leurs ombres fuyantes sur les ondulations luisantes des vagues. C'était un vent froid, mais Vance ne le sentait pas. La vieille affinité s'éveilla en lui, ce sentiment profond d'une puissance complémentaire qui remuait ces infinités en faisant vibrer son être intime. Il descendit vers la plage et s'y allongea, laissant la mer et la nuit le pénétrer de rafales passionnées. Il se sentait minuscule dans ces énormes mains élémentaires, et pourtant sûr de lui et de son avenir, comme une graine déposée dans le sillon où elle pouvait germer. Au bout d'un moment, il n'éprouva rien d'autre que le sentiment d'être une partie obscure et infinitésimale de cette vaste splendeur nocturne...", P.432, Sur les rives de l'Hudson