Le dernier des Weynfeldt, Martin Suter
Manières élégantes, allure distinguée et gracieuse, toujours courtois, s’exprimant avec une surprenante économie de mots, Martin Suter aime cultiver la discrétion.
Il ressemble sans doute à ses romans dont on sait qu'il seront toujours d'agréable compagnie et dont les premières lignes laissent augurer de futures heures fertiles…
Après "Small world", "Le diable de Milan", "Un ami parfait"... "Le dernier des Weynfeldt " s’apparente à une comédie policière du meilleur aloi ouvrant le rideau sur une scène stupéfiante : la belle et mystérieuse Lorena, rencontrée la vieille dans un bar, est suspendue dans le vide entre le balcon et la rambarde.
Adrien, lui, est un expert en tableau. Il vit seul, dernier descendant d’une richissime famille suisse. Il a ses amis, ses habitudes, ses petites manies… une vie bien installée dans le monde feutré, hypocrite et secret, de la haute bourgeoisie de Zurichoise. Un jour, un collectionneur et ami vient lui demander de mettre en vente un tableau de Felix Vallotton «La femme nue devant une salamandre». Mais ne s’agit-il pas d’un faux ? Et Lorena qui s’exhibe sur les circuits automobiles, n’est –elle pas une menteuse ou, pire encore, une voleuse?
L'auteur prend le temps d'installer ses personnages, il musarde dans les arcanes du monde de l'art et maintient habilement le suspens: orchestrant une succession de péripéties, jonglant avec les manipulations et les faux-semblants.
De sa plume alerte, Martin Sutter tisse, avec un rare talent, la trame trompeuse des apparences.