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La XXVème heure
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9 janvier 2012

Le Quinconce, Charles Palliser

QuinconceLa folie des grandeurs a parfois du bon et Charles Palliser n'a pas hésité à s'atteler à une tâche qui aurait épuisé plus d'un écrivain avant même de savoir ce qui l'attendait. Son Quinconce, un roman qui nous plonge dans l'Angleterre de Charles Dickens et de Wilkie Collins, est une oeuvre ambitieuse que ce soit sur le plan du projet (raconter un pays qui n'est pas le sien, à une époque qui n'est pas la sienne), de la construction (cinq volumes d'une histoire très compliquée mais qui ne nous sème jamais en route) et de la forme (une écriture classique qui n'est pas sans rappeler celle de ses confrères victoriens). Bref, après avoir été un succès dans le monde entier (des traductions dans toute l'Europe et au Japon et des centaines de milliers d'exemplaires vendus), cette saga, lorsqu'elle parut en français en 1993, fut incontestablement l'un des événements littéraires de l'année. Américain d'origine, mais vivant entre Londres et Edimbourg, professeur de littérature, Charles Palliser se lança dans cette entreprise il y a maintenant un peu plus de vingt ans. Il lui fallut douze ans pour arriver à bout de son projet. Puis, lorsqu'il trouva enfin un éditeur, celui-ci fit faillite (sans lien de cause à effet!) et il dut donc attendre encore un peu avant que son Quinconce ne voie le jour. 

Le récit se situe dans l'Angleterre du XIXe siècle et tourne autour d'un blason composé de cinq roses disposées en quinconce. John Huffam et sa mère vivent dans un cottage. L'enfant ne sait pas qui est son père, mais la mère possède un document secret que plusieurs personnes tentent de s'approprier à n'importe quel prix. Ce document devrait apporter la fortune aux Huffam. C'est pourtant tout le contraire qui se produira puisqu'ils se feront dépouiller, arrêter et seront obligés de s'enfuir à Londres où ils vont être happés par les bas-fonds. La mère se prostituera tandis que le fils se réfugiera dans les égouts, alors fort peuplés. Dès la première ligne, nous nous laissons emporter par cette histoire écrite à la première personne et par le tourbillon plongeant ces cent vingt personnages dans la tourmente. Charles Palliser joue avec les différents styles de l'époque tout en évitant habilement le pastiche. Son livre est aussi très contemporain et le fait qu'il l'ait écrit pendant la période où Mrs Thatcher tenait l'Angleterre d'une main de fer a probablement eu une influence sur ces pages et sur l'ambiance qui s'en dégage. quiconce2

L'un des objectifs de Charles Palliser était de mettre en lumière tout ce que le XIXe siècle cachait par souci de respectabilité. Mais il avait aussi envie de raconter une histoire très romanesque, de captiver ses lecteurs, de montrer que l'on pouvait aujourd'hui encore écrire une vraie fiction. Avec suspense, rebondissements, amours contrariées, morts tragiques et beaucoup de larmes. Un livre qui vous transportera dans un autre siècle, dans un autre monde. 

 

(L'express)

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  • La lecture n'est pas une confusion entre fiction et réalité, une humiliation du réel. Lire n'est pas une activité séparée en concurrence avec la vie. Au contraire! Elle donne forme, saveur, style et même élégance à l'existence...
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