Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La XXVème heure
Archives
21 décembre 2011

Tc Boyle, les femmes

tc boyleAvec ses piercings et sa dégaine à la Ravachol, T.C. Boyle cultive vaillamment sa punkitude, ce qui ne l'empêche pas d'être l'éminent professeur d'une université californienne où il dit pratiquer son métier comme un sacerdoce. "Je suis un prédicateur, pour la cause de la littérature", confesse ce romancier de 62 ans qui a grandi dans un milieu ouvrier avant de monter un groupe de rock et de se frotter à l'écriture pour imiter son auteur fétiche, John Cheever. Aujourd'hui installé à Santa Barbara dans une maison dessinée par Frank Lloyd Wright - le héros de son nouveau roman -, Boyle appartient à la famille des grands caustiques, façon Pynchon. Ses sujets favoris ? La violence urbaine et la paranoïa made in America. Mais il aime aussi réincarner dans ses livres des personnages qui ont bel et bien existé. L'industriel milliardaire Stanley McCormick, dans Riven Rock. Ou le docteur Kinsey, pionnier de la révolution sexuelle aux Etats-Unis, dans Le cercle des initiés

Avec Les femmes, Boyle ressort de ses cartons Frank Lloyd Wright (1867-1959), architecte archi-allumé et archi-célèbre : portrait flamboyant d'un "égomaniaque" diaboliquement doué, capricieux, frimeur, révolutionnaire, passablement volage, assailli toute sa vie par les dettes et par les déboires conjugaux. "Très tôt dans l'existence, j'ai dû choisir entre mon arrogance naturelle et une humilité de façade ;j'ai opté pour mon arrogance", disait Wright, que Boyle fait revivre à Taliesin West, sa pharaonique propriété nichée au coeur du Wisconsin - une sorte de phalanstère extravagant où le créateur du musée Guggenheim rêvait de devenir le gourou de l'Amérique. "Il avait l'air de chevaucher le monde comme un colosse", souligne Boyle, qui fait aussi défiler les trois épouses et la maîtresse de l'architecte, des proies qu'il humilia copieusement - même si elles savaient sortir leurs griffes -, sous les projecteurs de la presse à scandale. A grand renfort d'effets spéciaux, plus survolté que jamais, l'auteur de Water Music s'est emparé d'une légende et il la déboulonne en montrant comment un visionnaire génial peut devenir un redoutable tyran pour ses proches. Et à travers la tornade Wright, ce sont aussi tous les démons de l'Amérique exhibitionniste que débusque ce roman en technicolor. Vertigineux!

Publicité
Commentaires
La XXVème heure
  • La lecture n'est pas une confusion entre fiction et réalité, une humiliation du réel. Lire n'est pas une activité séparée en concurrence avec la vie. Au contraire! Elle donne forme, saveur, style et même élégance à l'existence...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 176 926
Publicité